Ville d’Uster (ZH): une infrastructure durable
Ingénieur municipal, Marcel Kauer évalue la durabilité lors de l’attribution de marchés de construction d’infrastructures. Les premiers résultats sont encourageants, tout en incitant à l’innovation.
Marcel Kauer, vous évaluez la durabilité dans vos appels d’offres avec le Standard Construction Durable Suisse pour les infrastructures, mais en version «light». Pourquoi?
Marcel Kauer: Comme beaucoup, j’ai entendu parler du nouveau standard, mais ne l’ai vraiment perçu qu’à l’entrée en vigueur de la nouvelle loi fédérale sur les marchés publics. Son nombre de critères m’apparaissait toutefois excessif pour nos projets municipaux, si bien que je l’ai fait adapter en une version sur mesure pour la ville d’Uster et plus facile à traiter.
Mais les trois volets du développement durable restent pris en compte?
Bien sûr, ils sont importants pour nous. Nous évaluons actuellement les soumissions à l’aide de quatre critères: durée du chantier, minimisation des émissions de CO2, gestion des risques d’accident et gestion des données.
Quel écho a eu la nouveauté?
Nous avons débuté par la construction d’une piste cyclable/chemin piétonnier et accordé seulement 10% au critère d’adjudication «durabilité». Tout en autorisant des variantes d’entreprise. Ainsi, nous avons reçu des propositions alternatives porteuses d’améliorations. De quoi nous encourager depuis à pondérer la durabilité à 30%. C’est là une forte incitation à se confronter au sujet.
Mais vous avez sans doute plus de travail que dans une procédure conventionnelle?
En apparence oui, mais l’examen global des projets se traduit par des économies substantielles lors de l’exécution et, plus tard, de l’entretien. Nous prenons le temps d’évaluer les offres et d’optimiser les différentes étapes du projet avec toutes les parties entre l’attribution et le début des travaux.
L’application de la norme génère donc globalement des avantages?
L’heure n’est pas encore aux affirmations quantitatives. Mais nous obtiendrons sans doute des solutions plus durables et donc meilleures. Se pencher sur ce nouveau thème stimule en outre l’innovation et déclenche un processus d’apprentissage des deux côtés. Ce qui rend notre métier à nouveau plus passionnant et plus attrayant.