Transports: renforcer les liens entre les villes et les campagnes
Des pôles d’échange attrayants et efficaces, appelés interfaces de transports, permettent de mieux exploiter le potentiel de la mobilité combinée.
Des interfaces de transports bien conçues et bien situées peuvent aider à résorber les problèmes de trafic en ville en favorisant le transfert de la voiture aux TP, à la marche ou au vélo, le plus en amont possible dans la chaîne de déplacement. Conjointement avec les cantons, les villes, les communes et d’autres partenaires, la Confédération prévoit de promouvoir et de développer des interfaces de transports attrayantes. C’est dans ce but qu’elle a lancé le «Programme Interfaces de transports». Il vise à encourager et de développer des interfaces de transports attrayantes en collaboration avec les trois niveaux étatiques.
L’exempe de la gare de Genève-Eaux-Vives
Un exemple d’une interface réuissie est la gare de Genève-Eaux-Vives a été construite dans le cadre du projet du CEVA. Depuis 2019, la liaison ferroviaire Cornavin – Eaux-Vives – Annemasse (CEVA) relie la cité d’Annemasse à Genève-Cornavin. Elle est l’une des lignes du réseau RER Léman Express. Ce réseau ferroviaire transfrontalier, le plus
grand d’Europe, dessert 45 gares pour 230 kilomètres de voies. La ligne du CEVA confère au réseau Léman Express sa dimension transfrontalière. Outre la ligne du CEVA proprement dite, cinq nouvelles gares ont été construites. L’une d’elles est la gare de Genève-Eaux-Vives, qui est une interface secondaire d’une grande agglomération.
Planification d’ensemble
Selon le plan directeur, le canton de Genève encourage des espaces publics de qualité. Le lien avec la nature doit être garanti dans tout le canton. Des projets concrets sont cités à ce propos, comme la gare de Genève-Eaux-Vives, où il a été aménagé des espaces verts, des parcs et des équipements publics. Le projet Praille – Acacias – Vernets (PAV) représente une autre occasion de développement unique en son genre pour les villes de Genève, Carouge et Lancy. Le but du projet est de transformer la plus vaste et la plus vieille zone industrielle et artisanale genevoise en un quartier urbain mixte. Le plan directeur souligne le potentiel du projet du CEVA. Les nouveaux arrêts de la ligne ferroviaire peuvent attirer de nouveaux habitants et créer de nouvelles places de travail, de nouveaux espaces publics ainsi que de nouveaux espaces culturels et de loisirs. Genève veut devenir une agglomération compacte,
multipôle et verte. Les réalisations en ce sens sont prévues surtout autour des arrêts de la ligne du CEVA. Ces centres en devenir donneront un second souffle à des quartiers considérés en périphérie.
La nouvelle gare de Genève-Eaux-Vives est une interface de transports qui met en commun de nombreux modes de transport:
• La nouvelle ligne RER du Léman Express circule à travers une gare souterraine.
• Quatre lignes de bus aux abords de la gare.
• Deux lignes de tramway mènent à la gare.
• La gare dispose d’un parking de 515 places, dont 50 P+Rail.
• La gare compte également des places de stationnement pour vélos et motos
ainsi qu’une station de taxis.
• Un nouveau quartier prend forme autour de la gare. Il se veut un prolongement
du centre-ville.
• Idéalement desservi, il comptera 88 logements, environ 2500 m2 de surface
commerciale et 2700 m2 de surface de bureaux (dans le droit fil du principe
du développement de l’urbanisation vers l’intérieur du milieu bâti).
• La gare se transforme en lieu de rencontre pour les voyageurs, les visiteurs
et les personnes qui travaillent.
• Grâce à un mix d’usage moderne, aux espaces verts et au théâtre, une ville
miniature est en train de voir le jour autour de la gare.
• Les différents moyens de transport sont proches les uns des autres.
• Les voyageurs accèdent aux voies par trois zones.
• Les quais des bus et des tramways se trouvent à proximité immédiate des
zones d’accès.
La nouvelle gare abrite une ligne ferroviaire avec liaison directe vers la
France.
• L’ensemble O’VIVES fait des Eaux-Vives un quartier agréable à vivre qui
marie tradition et modernité.
• Les espaces verts et les bancs en font un lieu accueillant.
La Déclaration d’Emmenbrücke
Les interfaces multimodales comme celle de la gare de Genève-Eaux-Vives apportent une contribution précieuse à l’accessibilité des agglomérations et des villes. Elles optimisent également les correspondances entre les réseaux de transport locaux et régionaux et entre les routes nationales et les transports publics. Dans le cadre d’une planification à grande échelle, les interfaces multimodales peuvent accompagner le développement de nouveaux pôles d’emploi et d’habitation. Les cantons peuvent ainsi orienter leur croissance en matière de population et d’emploi, par exemple en encourageant la densification et le développement de nouveaux quartiers à la fois attractifs et mixtes. Outre les nouveaux arrêts du Léman Express dans l’agglomération genevoise, les gares ferroviaires et routières de Bellinzone (TI), Wohlen (AG) et Emmenbrücke (LU) en sont également de parfaits exemples. Une coopération étroite entre les différents niveaux étatiques est essentielle pour le développement optimal des interfaces multimodales. C’est pourquoi, le 9 septembre 2021, la Confédération, les cantons, les villes et les communes ont réaffirmé leur intention de poursuivre le programme consacré aux interfaces multimodales dans la Déclaration d’Emmenbrücke. Dans le cadre de ce programme, les partenaires mettent en commun leurs ressources, favorisent l’échange de connaissances et font avancer des projets phares attrayants. La Confédération crée les bases techniques pour la promotion des interfaces multimodales, notamment dans le plan sectoriel des transports, partie Programme, ou avec la mise en place prévue d’une infrastructure nationale de données sur la mobilité. Elle adapte de plus en plus ses instruments, tels que les programmes d’agglomération et les programmes de développement stratégique des routes nationales et du réseau ferroviaire, aux besoins des interfaces multimodales. Les cantons, les agglomérations, les villes et les communes, en collaboration avec la Confédération, se chargent de l’élaboration de concepts de coordination spatiale et de la mise en oeuvre de projets exemplaires.
Les acteurs du programme
La Confédération, les cantons, les agglomérations, les villes et les communes veulent utiliser ledit programme pour mieux relier entre eux les différents modes de transport et pour promouvoir des interfaces multimodales qui fonctionnent bien. Dans ce contexte, la Confédération est représentée par le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC). Au niveau cantonal, les partenaires sont la Conférence suisse des directeurs cantonaux des travaux publics, de l’aménagement du territoire et de l’environnement (DTAP) et la Conférence des directeurs cantonaux des transports publics (CTP). Les intérêts des villes et des communes sont représentés par l’Union des villes suisses (UVS) et l’Association des Communes Suisses (ACS).