
Fermeture de Vetropack: promotion des bouteilles réutilisables
L’annonce, au printemps dernier, par le groupe Vetropack de la fermeture de sa fabrique de bouteilles en verre à Saint-Prex (VD) a provoqué un choc en Suisse romande. Les employés et les politiciens de tous bords se sont battus pour conserver cette usine emblématique fondée en 1911, mais sans succès. Entre-temps, l’usine a été fermée. Pour l’instant, peu de choses changent pour les communes. Les associations intercommunales s’engagent désormais davantage en faveur des bouteilles réutilisables.
La fermeture de Vetropack à Saint-Prex (VD), la dernière usine suisse de bouteilles en verre, fin juin 2024, ne change rien pour l’instant pour les communes de la région, du moins pas en ce qui concerne la logistique. «Les habitants peuvent continuer à apporter leur verre usagé dans les bennes et conteneurs de leur commune, et les communes le livrent ensuite comme auparavant sur le site de Vetropack», explique Didier Christen, directeur du périmètre de gestion des déchets SADEC, qui regroupe 59 communes vaudoises de la Côte. En effet, Vetropack n’a fermé à Saint-Prex que le secteur de la transformation du verre usagé en nouvelles bouteilles.
Vetropack livre ensuite le verre usagé par train ou par camion pour qu’il soit traité dans ses usines de Kremsmünster et de Pöchlarn, en Autriche, ainsi qu’à Boffalora sopra Ticino en Italie. Sur les 300 000 tonnes de verre usagé collectées chaque année en Suisse, Vetropack transformait 100 000 tonnes en nouvelles bouteilles à Saint-Prex.
«Jusqu’à présent déjà, le verre usagé produit en Suisse était majoritairement traité à l’étranger, seuls un peu plus de 45% étaient valorisés en Suisse, dont environ 30% par Vetropack», a expliqué le Conseil fédéral dans sa réponse à une motion par laquelle le conseiller aux Etats Pierre-Yves Maillard (PS/VD) demandait en juin 2024 la création d’une chaîne de valeur pour le verre recyclé en Suisse. «Qu’une entreprise en Suisse recycle ou non le verre usagé est une décision qui relève de l’économie privée», a encore écrit le Conseil fédéral.
La taxe d’élimination anticipée reste
La taxe d’élimination anticipée (TEA), que les fabricants et les importateurs paient depuis 2002 sur les bouteilles en verre, est également maintenue, comme l’explique Philipp Suter. Il est responsable du mandat VetroSwiss de l’entreprise ATAG Wirtschaftsorganisationen. VetroSwiss est géré par cette entreprise sur mandat de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) et prélève et gère les taxes d’élimination anticipées (TEA). En Suisse, les communes sont responsables du recyclage du verre et la TEA contribue aux coûts de la collecte du verre usagé.
Avec cette taxe de recyclage anticipée, ce sont les véritables pollueurs qui assument ces coûts. Ce principe, selon lequel les commerçants ou les acheteurs d’emballages et de marchandises qui deviendront ensuite des déchets doivent également payer pour leur élimination, est ancré dans la loi sur la protection de l’environnement.
Favoriser des bouteilles en verre réutilisables
SADEC sensibilise les communes à favoriser la réutilisation des bouteilles. Les bouteilles peuvent être lavées en 20 minutes à 80 degrés. En revanche, la fusion du verre pour la fabrication de nouvelles bouteilles prend 24 heures à 1500 degrés et nécessite donc beaucoup plus d’énergie, comme l’explique Didier Christen.
Pour la promotion des bouteilles réutilisables, SADEC soutient l’initiative de l’entreprise Bottle Back, un collectif de 40 viticulteurs et viticultrices actuellement, qui souhaite laver et réutiliser les bouteilles et qui vient de terminer sa phase pilote. SADEC vient de leur verser une subvention de 7000 francs pour leur permettre d’avancer dans leur projet. Bottle Back se concentre actuellement sur les bouteilles de vin et souhaite renoncer à la consigne.
Le périmètre de gestion des déchets du Nord vaudois, STRID SA à Yverdon-les-Bains, qui regroupe 62 communes, est également favorable aux bouteilles réutilisables, comme l’indique son directeur Jean Paul Schindelholz. «Nous lançons ce printemps dans le Nord vaudois un projet pilote de restitution des bouteilles avec la brasserie Dr. Gab’s à Puidoux (VD).» Aucune consigne n’est prévue dans ce cadre. Dr. Gab’s vend ses bouteilles de bière par exemple à Coop.
Le 1er janvier 2025, la plupart des modifications législatives découlant de l’initiative parlementaire 20.433 «Développer l’économie circulaire en Suisse» sont entrées en vigueur. Le Parlement avait adopté cette initiative le 15 mars 2024. Les principes importants de la préservation des ressources et de l’économie circulaire sont désormais ancrés dans la loi. Ainsi, le recyclage est en principe prioritaire par rapport à l’incinération. Le Conseil fédéral va prochainement envoyer en consultation une proposition de recyclage des bouteilles en verre, a indiqué l’OFEV à l’Association des Communes Suisses.
