Eclairage LED + régulation intelligente = économies d’électricité
La Ville de Burgdorf a remplacé son éclairage public vieillissant par des LED, ce qui lui a permis d’économiser 40% d’électricité. En outre, ces coûts ont pu être encore réduits grâce à une régulation optimisée.
À l’heure actuelle, l’éclairage public communal a pour fonction d’assurer la sécurité dans les rues et sur les trottoirs, de rendre la vie urbaine plus agréable et de mettre en valeur la vieille ville … mais il s’agit aussi d’économiser de l’électricité. Afin de répondre à ces multiples défis, les autorités de Burgdorf n’ont pas tardé à s’atteler à la tâche: depuis janvier 2023, la vieille ville n’est plus éclairée par des tubes néon ou des lampes à décharge à haute pression, mais par des ampoules LED, beaucoup moins gourmandes en énergie.
Le législateur met la pression
Le train du changement est en marche un peu partout. D’ailleurs, selon les nouvelles prescriptions légales, toute importation ou mise en circulation de sources lumineuses traditionnelles sera interdite d’ici deux ans. Seules seront encore autorisées à l’avenir les lampes à décharge relativement économiques. Les ampoules LED offrent un atout supplémentaire: capables de produire un éclairage ciblé, elles contribuent à limiter la pollution lumineuse. Par ailleurs, contrairement aux tubes fluorescents, cette technologie résiste particulièrement bien aux allumages fréquents et a pour avantage d’atteindre dès l’enclenchement un niveau maximal de luminosité.
Deux gagnants: l’environnement et le budget communal
Hans-Jörg Riesen, responsable des services techniques à la Direction des travaux publics de la ville de Burgdorf, nous rappelle l’origine de cette opération: «Lors des travaux de planification, nous avons donné la priorité à l’aspect environnemental. D’une part, notre ancien système d’éclairage public consommait beaucoup trop d’énergie; d’autre part, les lampadaires, mal orientés, éclairaient de manière diffuse les façades au lieu de la chaussée, ce qui était irrationnel et entraînait une importante pollution lumineuse. À cela s’ajoutait la difficulté d’assurer la maintenance du système, les pièces de rechange de ce vieux dispositif devenant quasiment introuvables. Enfin, des raisons techniques tout à fait banales nous ont incités à changer de système: les ancrages des câbles de support de l’éclairage, dans les façades, avaient rouillé, et le risque de rupture s’avérait trop élevé.»
Mais l’argument suprême a été celui du budget. En dépit du montant de 1,8 million de francs qu’il a fallu consacrer aux études préliminaires et à la mise en œuvre du projet, l’économie d’exploitation annuelle est significative. D’une part, le passage de l’ancienne technologie des tubes néon et de certaines lampes à vapeur de mercure à la technologie des LED a permis de réduire la consommation électrique de 16 000 kWh, soit 40%; d’autre part, Burgdorf s’étant associée au programme d’encouragement Optilight, l’installation d’un système de commande intelligent a permis de raboter encore 70% de la consommation restante.
Ce programme vise à optimiser les éclairages intérieurs et extérieurs surdimensionnés dont les capteurs sont mal réglés. Selon Stefan Bormann, éclairagiste indépendant mandaté par la commune pour accompagner le processus, même les nouvelles installations LED sont encore trop souvent mal dimensionnées: «Il est possible d’ajuster l’éclairage à la densité du trafic en appliquant des profils d’abaissement.» Dans le cas de Burgdorf, on a pu ainsi réduire encore de 19 000 kWh par an la consommation d’électricité. Résultat: tout le système ne consomme plus que 6000 kWh/an, au lieu des 41 000 antérieurs à la rénovation.
«Il est possible d’ajuster l’éclairage à la densité du trafic en appliquant des profils d’abaissement.»
Régulation intelligente et profils d’abaissement
Les nouvelles mesures d’économie ont fait leurs preuves: il a été possible de maintenir l’éclairage des façades historiques et de créer une ambiance lumineuse agréable tout en évitant d’aveugler les riverains. La solution a été de configurer et de gérer de manière distincte l’éclairage des rues et celui des façades, et également de faire en sorte que chaque source lumineuse puisse être pilotée de manière indépendante.
Si quatre ans de travail ont été nécessaires pour mener à bien l’ensemble du projet, la réalisation proprement dite de l’installation, y compris les études préliminaires, n’a duré qu’une année et demie. «Désormais, l’éclairage de la vieille ville est commandé par un système informatique intelligent, explique Stefan Bormann. Chaque lampadaire est équipé d’un capteur analogue à un détecteur de mouvement. Par exemple, si un cycliste se présente à l’entrée d’une rue, dès qu’il pénètre dans l’aire d’influence du premier lampadaire, celui-ci dope son intensité lumineuse et transmet un signal au lampadaire suivant, afin que ce dernier renforce lui aussi sa luminosité. De cette manière, la lumière est réglée par vagues sur les besoins effectifs des utilisateurs de l’espace public.»
Notre rapport à la lumière est très émotionnel
Le projet a été approuvé en 2021 par la municipalité, et les travaux ont débuté en avril 2022. Selon Philipp Hert, directeur de l’entreprise Luminum GmbH, mandatée pour sa réalisation: «L’objectif a toujours été d’adapter au mieux l’éclairage aux besoins effectifs, en l’occurrence de concilier mise en valeur du patrimoine architectural, atmosphère plaisante et bien-être des habitants. Il a notamment fallu expliquer aux habitants et aux propriétaires la démarche générale et la complexité d’une telle opération.»
Et Monsieur Hert de poursuivre: «Les émotions jouent un rôle essentiel dans notre perception de la lumière, qui varie d’une personne à l’autre. On remarque que, dans l’espace public, les avis peuvent être très partagés; des compromis doivent donc être trouvés pour en satisfaire le plus grand nombre.» En réalité, sur les 120 propriétaires concernés, seuls 5 ont manifesté des objections concernant l’éblouissement, les horaires d’illumination ou le changement d’aspect des façades. «Je m’attendais à une plus grande résistance et je suis content que cela se soit si bien passé», conclut Monsieur Riesen, plutôt satisfait du déroulement de l’opération.